Valérie Lieko

Valérie Lieko

La isla de Mona, une île hantée ?

Bonjour à toutes et à tous,

 

Le temps passe si vite et nous voilà déjà au mois de mars...

Mois où doit sortir le Tome 2 de Black Jack Caraïbe... « La Dame de Pique », encore treize jours pour tenir mes engagements...

 

En attendant, je voulais vous faire partager le carnet de bord de « Fleur Australe » où Géraldine Danon et son marin de mari emmènent toute la famille à travers le monde et les océans.

 

L’une de leurs étapes était la Isla de Mona, près de Porto Rico alias Puerto Rico.

 

isla de mona.gif Vous l’avez trouvée ? Elle est là-bas tout à gauche !

 

isla-mona-puerto-rico.jpg

 

 

Cliquez sur ce lien pour découvrir l’univers de cette famille : Fleur Australe Carnet de bord

 

De plus, leur tour du monde a aussi pour vocation de sensibiliser tous les gens qu’ils rencontrent, à la préservation de la nature. En particulier, cette fabuleuse richesse que sont les mers et océans !

 

Leur étape, également filmée et diffusée, parle notamment de la légende selon laquelle cette île inhabitée serait hantée... Il y a très longtemps, des femmes y auraient été emmenées, kidnappées  par un pirate. Et évidemment, il les aurait toutes tuées...

De quoi nourrir les peurs et mon imagination...    

 

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Alors voici un extrait du chapitre 1 de La Dame de Pique qui se déroule sur cette « île aussi belle qu’étrange » :

Avant de s’endormir, Huracana pense avec intensité à cette fillette au visage si joli, mais dont le regard est tellement mélancolique. Il n’apprécie pas la façon dont sa mère s’en occupe. Il se rend compte, dès à présent, combien il a de la chance d’être avec Liliane. Il se demande comment sera leur vie lorsqu’ils auront rejoint une ville ou un village dirigé par des colons. Il ne connaît ce monde-là qu’à travers les récits de ses parents et ceux de Liliane.

Sitôt, il s’endort. À son tour de rêver quelques instants plus tard.

Il se trouve sur une autre plage de la Isla de Mona, une plage plus grande que celle où ils viennent d’accoster. Elle ressemble à celle qu’il a aperçue en parcourant l’île. La nuit vient de tomber. Liliane et lui ont allumé un grand feu qui s’élance vers le ciel. Elle veut qu’il soit visible de très loin, elle veut qu’on les retrouve au plus vite. L’esclave et sa fille ne sont plus là. Elles se sont enfouies avec leur bateau. Leur départ le soulage, bien qu’il se soit habitué au joli visage de la fillette. Liliane s’éloigne de lui pour aller rechercher du bois sec. Il patiente en s’amusant à écrire des mots, à l’aide de galets blancs, les mêmes qu’il aimait tant sur l’autre île. Il sent soudainement une main douce posée sur son épaule. Il pense en toute logique que c’est Liliane qui est de retour. Mais du sang se met à couler, subitement, depuis cette main sur son torse nu. Il se retourne et découvre une femme étrangère. Elle est jeune, environ vingt ans, sa peau est très blanche. Ses cheveux détachés sont noir charbon. Ses yeux sont magnifiquement bleus. Un couteau transperce son ventre. Huracana sursaute. La femme lui demande de l’aider à retirer le couteau.

Tout à coup, il aperçoit d’autres femmes qui viennent à lui. De plus en plus nombreuses, des femmes blanches, noires, amérindiennes, métissées. Toutes semblent avoir été blessées à mort. Il se met hurler. Ses parents apparaissent aussitôt et se mettent à dessiner, avec la pointe d’une flèche, un cercle tout autour de lui pour les empêcher de trop s’approcher de leur enfant. Elles pleurent de plus en plus fort. Des lamentations qui transpercent le cœur. Leurs cris deviennent insupportables. Il voudrait leur venir en aide, mais il se sent impuissant.

Huracana se réveille. Pourtant, il continue à entendre les mêmes plaintes funèbres que celles qu’il percevait dans son rêve. Il secoue énergiquement les deux femmes qui se réveillent avec peine.

— Que se passe-t-il ? s’inquiète Liliane.

— Il y a plein de femmes qui pleurent de désespoir sur une plage. Maman, on va les tuer !

— Que racontes-tu ? C’est un cauchemar. Peut-être auras-tu entendu au loin le chant des lamantins et cela a engendré ce cauchemar. J’ai cru en apercevoir tout à l’heure du haut des falaises. Allez calme-toi, il faut te rendormir !

— Écoutez et tenez compte de ce qu’il dit. C’est un Indien, il sent ce genre de choses, s’interpose l’autre femme.

— Oh ! Voyons, c’est juste un cauchemar d’enfant. Cet après-midi pendant la sieste, j’ai moi aussi sombré dans un atroce rêve. Ma femme de chambre se mourait à mes pieds, comme étouffée.

— Ce ne sont pas des coïncidences que vous ayez rêvé tous deux de la mort de femmes. Cette île doit être hantée. D’ailleurs, ce n’est pas normal que personne ne vive ici, alors que l’on se bat partout pour un morceau de terre.

— Cela est probablement dû à son éloignement et son climat aride. Ne faites pas davantage peur aux enfants. C’est ridicule.

— Non, Maman, elle a raison. Je t’assure, elles étaient là. Mes parents m’ont protégé d’un cercle pour ne pas qu’elles me touchent. Elles étaient sur l’autre plage, plus large, que nous avons aperçue de l’autre côté de l’île.

Après de longs moments de réconfort, Huracana finit par se rendormir. Dès les premières lueurs de l’aube, Liliane s’en va en silence vers l’endroit qu’il a cru reconnaître dans son cauchemar. Peut-être que des mammifères marins se sont échoués là-bas ?

Elle marche plus d’une heure avant de retrouver la plage qu’ils avaient aperçue la veille. Elle dévale prudemment la partie de la falaise la moins escarpée. En bas, aucun animal échoué. Elle allait repartir en se convaincant qu’Huracana n’avait fait que rêver, lorsque son attention est attirée vers l’extrémité de la crique. Là-bas, le sable ne semble pas avoir une surface lisse comme partout ailleurs. Elle marche jusque-là, inquiète.

Des centaines d’empreintes de pas se dévoilent devant elle. Le sable a été foulé par des pieds nus. Vu leur taille et leur forme, ils doivent appartenir à des femmes. Des traces rougeâtres sont mélangées au sable. Au milieu de ces empreintes, un cercle est tracé. À l’intérieur de celui-ci, il n’y a aucune trace de pas. Elle regarde vers le haut des falaises : personne. Elle regarde vers l’horizon : aucun bateau n’est visible au plus loin qu’elle peut voir...

 

Fin de l’extrait...

 

Belle découverte de la Isla de Mona et de Fleur Australe à vous toutes et tous !

Et si vous faites des cauchemars après avoir lu ce court extrait, n’oubliez pas votre « dreamcatcher » ou attrape-rêves.

 

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Valérie Lieko

 


19/03/2016
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